Avril



Retour au chemin blanc. Il a un peu jauni, peut-être pour se mettre au diapason du champ de colza qu’il traverse. Au-dessus, le ciel serait d’un bleu parfait s’il n’était encombré de ces fils de pollution blanche qui s’entrecroisent et s’effilochent lentement. Au bout de la promenade, le petit bois et ses arbres pensifs. Chants d’oiseaux, bourdonnement affairé des butineurs (tant qu’il en reste), vrombissement lointain de voitures qui passent sans s’arrêter sur la route invisible.


Pas de fantôme aujourd’hui, ni de poussière soulevée. Avril et son printemps radieux effraient sans doute les spectres de ma mémoire. Tant mieux. Me sentir seul, ici et maintenant, a quelque chose de réjouissant.


12 avril 2024

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