Poc !
(Mé)faits et (mé)gestes d’un petit potentat
1
Le petit potentat serre son petit poing et l’abat sur la table. Cela fait un petit « poc », un son à peine audible qui pourtant le fait sursauter. Le petit cerveau du petit potentat n’est pas de taille à lui faire réaliser qu’il ne fait peur à nul autre qu’à lui-même.
2
Chaque soir, c’est la même chose : quand le petit potentat a fini ses affaires de petit potentat, il y a du sang sur ses petites mains. Tout en lavant ses mimines à grande eau, il essaie de se remémorer le déroulement de la journée, mais ne parvient jamais à retrouver le moment où il se serait blessé. Quel est donc ce mystère ?
3
Le petit potentat a un gros problème : les mots qui sortent de sa petite bouche ne sont jamais les bons. Pour être exact, ce n’est pas vraiment un problème pour lui qui ne s’en rend jamais compte, mais une bonne partie des oreilles du pays ne l’écoutent plus, tant ce naufrage lexical fait pitié.
4
Si vous voulez faire sortir le petit potentat de ses petits gonds, la meilleure méthode est de vous moquer de lui. Traitez-le de petit pote en tas — il n’est pote avec personne — ou de petit tâte-en-pot, et vous le verrez aussitôt s’empourprer, trépigner puis se rouler par terre dans un accès de rage incontrôlée. C’est un spectacle dont on ne se lasse pas.
5
C’est promis, bientôt le petit poing du petit potentat frappera un grand coup. Cela fera un énorme « poc » et aura une conséquence immédiate, terrible et ô combien prévisible : le petit potentat se fera très, très mal.
23 mai 2023
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↩️ PROPOLITIQUES, PROPOLÉMIQUES ET PROPOTACHES
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