Illusion du voyage
je suis ce que le vent n’emporte pas
je suis ce que la vague fait mine de prendre à son bord
mais redépose sur le sable
je suis le gravillon qu’une roue projette très haut
et qui retombe presque à sa place
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je roule à deux cent trente et onze kilomètres par heure sur un chemin de poussière ou de cendre j’ignore depuis combien de temps je suis assis dans ce tombeau ouvert j'ignore ma destination ou plus exactement je n’ai pas de destination pas de plan de route pas de projet je ne suis pas un voyageur je suis peut-être un fugitif oui c’est cela un fugitif mais j’ignore ce que je fuis
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qui rangera le paysage
qui repliera la route après notre passage
et qui effacera nos traces
nous voguons de scène en scène
le décor n’est jamais le même
ça trompe l’œil et la mémoire
rien ne nous est vraiment destiné
Novembre 2022
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↩️ SANS VOYAGEUR / CENT VOYAGEURS
/textes/