Je vais



je vais

je ne sais pas comment je vais

ni où je vais

mais je sais que je vais


où je vais

vous me le direz peut-être

au cas où vous m’attendriez

sur le quai d’une gare ou au fond d’une impasse

mais si personne ne m’attend

si ce « vous » que j’apostrophe n’a pas de visage

alors je continuerai d’aller

jusqu’à ce que la question du « comment » devienne primordiale


parce qu’à force d’aller sans savoir où l’on va

il faut bien qu’à un moment ou un autre

les ressources s’épuisent

la fatigue s’installe

il faut bien qu’à un moment donné

on soit obligé de reconnaître

qu’on ne va plus droit

qu’on va-comme-je-te-pousse


bref

qu’on ne va pas bien



5 janvier 2021

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