Au bout du chemin d’encre
presque nuit dehors mais presque jour dedans
passé le seuil la maison paraît moins grande
brouillonne et mal vêtue comme au sortir d’un rêve
ça frissonne tel un essaim de peurs soudain réveillées
ça sent l’oubli le temps figé le trop longtemps inhabité
on devine sans oser le formuler
que ça ne veut pas de bien au visiteur
c’est pourtant la destination
le point final de cette fastidieuse errance
dont l’encre achève de sécher s’effacera bientôt
il faudra bien rester ici
se fondre dans la couleur passée de ces murs inhospitaliers
il n’y a plus vraiment d’ailleurs ni d’encre pour continuer
alors prenons racine
berçons les peurs bordons le rêve et prenons patiemment racine
10 juillet 2021
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↩️ SANS VOYAGEUR / CENT VOYAGEURS
/textes/